MuraTextes
CHACUN VENDRAIT DES GRIVES
Chacun vendrait des grives
Des lièvres et de la myrrhe
3 009 habitants
En comptant les enfants
5 000 têtes de bétail
A la ville à la campagne
Le tout à bas prix
Oh quelle vie
Encombré de bois
Confondant le haut et le bas
Couverts du même tapis
Oh quelle vie
Hé berger de village
Hé paroissien de montagne
Où finit le hameau
Tout là-haut
C'est la fin du village
Par la ville à la campagne
Horizon à présent
L'arrière rejoint l'avant
Tourné vers l'armoire
Pour y rencontrer le miroir
Dans son collier de laiton
Que ce monde est con
C'est la fin du village
Par la ville à la campagne
Horizon à présent
L'arrière rejoint l'avant
Chacun vendrait des grives
Des lièvres et de la myrrhe
114 habitants
En comptant les enfants
C'est la fin du village
Par la ville à la campagne
Horizon à présent
L'arrière rejoint l'avant
Quel étui de moi
Vient rouler dans cette nuit
Quel bleu noir
Bleu noir à l'infini
CHANT SOVIET
On a tous un chant soviétique
Qui traîne au fond de soi
Un air qui craque sous le givre
Ayez pitié de moi
Roule roule le train soviétique
Dans une nuit lilas
Corps perdu dans la forêt arctique
Ayez pitié de moi
Tout me passe le poison chimique
Et je ne réponds pas
Chromosomes d'état soviétique
Ayez pitié de moi
Viande rouge à la pénicilline
Pour la millième fois
Revoilà la putain soviétique
Ayez pitié de moi
Où est la photographie de la fille
A poil dans la taïga
Mais que fait la putain d'Amérique
Ayez pitié de moi
La personne légèrement humide
Fait ce qu'elle veut de moi
Mais que fait la putain d'Amérique
Ayez pitié de moi
J'AI FRÉQUENTÉ LA BEAUTÉ
J'ai fréquenté la beauté
Tout le mois de juillet
Pauvre cœur je manquais d'amour
J'ai fréquenté la beauté
Chaque jour abreuvé
A l'illusion des toujours
L'amour qui sait dévorer
Qui nous jette au panier
Pleurnichant route de Latour
L'amour qui sait nous tromper
Jamais sûr d'être aimé
Par l'hirondelle des faubourgs
J'ai fréquenté la beauté
Je n'en ai rien gardé
J'ai fréquenté la santé
Chaque matin le lait
Cœur humide j'honorais l'amour
J'ai fréquenté la santé
Par les champs les forêts
Partout où me menait le jour
Derrière la Banne au Fohet
Nu parmi les genêts
Je suivais la cavale amour
J'ai fréquenté la santé
Baiser boire et manger
Pour l'hirondelle des faubourgs
J'ai fréquenté la santé
Je n'en ai rien gardé
J'ai fréquenté la gaieté
Tout un mois de janvier
Nuit et jour il neigeait autour
J'ai fréquenté la beauté
Sur la A sur la B
A l'enchainement des toujours
Au luxe qui garde le corps
Sans regrets sans remords
Sous la cascade qu'elle adore
J'ai fréquenté la gaieté
Mais je n'ai rien gardé
De l'hirondelle du faubourg
J'ai fréquenté la gaieté
Je n'en ai rien gardé
BLUES DU CYGNE
Tous sont éveillés à minuit
Tous espèrent un baiser de la nuit
Tous voient la queue du chat alentour
Tous aiment sacrifier à l'amour
Tu cours après le train
N'oublie que de fer est le chemin
Tu joues des mots d'amour
N'oublie dans les mots vit le malin
Avancent dans la vie entravés
Se mettent à la folie pour aimer
Tous se pensent en Christ amoché
Pour arracher le cœur de l'aimée
Tu cours après le train
N'oublie que de fer est le chemin
Tu joues des mots d'amour
N'oublie dans les mots vit le malin
Tout rêve de la fille allumée
En poignée de brindilles pour l'été
Tout aime que se fixe le sujet
Monter au cou du cygne et gicler
Tu cours après le train
N'oublie que de fer est le chemin
Tu joues des mots d'amour
N'oublie dans les mots vit le malin
Il faut passer le temps à aimer
Par la femme infidèle
Il faut passer le temps à chanter
Pourquoi chanter maman ça je ne sais
Tu cours après l'amour
N'oublie que de fer est le chemin
Tu joues des mots d'amour
N'oublie dans les mots vit le malin
DANS LA DIRECTION DU CREST
Partir dans la direction du Crest
Mille hectares de forêt
Comme ceux de la terre sans le pays
Cavalier sous la pluie
Silence de l'âme tout oublier
La nature ses reflets
C'est pourtant facile au règlement
Démesure dans le sang
Et n'y puis rien changer...
La maison d'enfance m'est revenue
De sang noir viande crue
Le soleil se lève ensanglanté
Jusqu'aux hanches effrayé
Un pavé humide guide mes pas
Abreuvoir camélias
Pourquoi changer l'ordre des passions
Revolver et chanson
Et n'y puis rien changer...
Le siège de l'âme c'est la forêt
Sans les larmes sans pitié
Aucune tendresse tout oublier
Rivière d'or Saint-Léger
Relier mon être au monde entier
Par ton chignon dénoué
Quelle vierge de sang sur ce fumier
Fut ton amour ta beauté
Et n'y puis rien changer...
Le siège de l'âme c'est la forêt
Le brouillard les genêts
Je ne suis plus celui qui a chanté
Où finir où aller
Dans un grand silence de printemps
Un troupeau un enfant
Quelle dernière syllabe tant aimée
Dans ma nuit haut perchée
Et n'y puis rien changer...
Partir dans la direction du Crest
Mille hectares de forêt
En longeant le champ des cerisiers
Quelque chose de léger
Poulain mal venu sous un poirier
Mon enfance disparaît
Quelle est la lueur qui s'en va
Quel écho quelle voix
Et n'y puis rien changer…
LA CHÈVRE ALPESTRE
Tu vas pas nous faire la tête tout le lundi
Tu vas pas jouer la vedette qui s'ennuie
Tu vas pas nous faire la tête tout le lundi
Ah le meilleur de la bête veut pas quitter son lit
Il se rêve Roi de Suède et de Sibérie
Il a perdu sa chèvre alpestre
Pas besoin de faire cette tête
Tu vas pas nous faire la tête le mardi
Nous faire croire qu'Davy Crockett est pas gentil
Tu vas pas nous faire la tête le mardi
T'aurais entrevu peut-être quelque assassin
Humide comme une serviette, il mangeait son chien
Il cherchait la chèvre alpestre
Ben pas besoin de faire cette tête
Tu vas pas nous faire la tête le vendredi
Pour finir en Chippendale à minuit
Tu vas pas nous faire la tête vendredi
T'as tes quarante arguments oui ça je sais
Tu veux compter tes atomes moi je peux pas t'aider
À propos la chèvre alpestre
T'as toujours pas de nouvelles ?
T'as vu l'infini peut-être
Ah c'est pour samedi
Il t'jouera de la trompinette vous boirez du whisky
Et la petite bébête c'est toujours la chèvre alpestre
QU'EST-CE QU'AU FOND DU CŒUR
Qu'est-ce qu'au fond du cœur
Au fond du cœur là-bas
Qu'est-ce qui te retient d'y aller
Qu'est-ce qu'au fond du cœur
Au fond du cœur là-bas
Qu'est-ce qui te retient d'y plonger
Qu'est-ce qu'au fond du cœur
Au fond du cœur là-bas
Qu'est-ce que c'est
Qu'est-ce qu'au fond du cœur
Au fond du cœur là-bas
Qu'est-ce que c'est
Qu'est-ce qu'au fond de l'eau
Au fond de l'eau là-bas
Qu'est-ce qui te retient d'y plonger
Qu'est-ce qu'au fond de l'eau
Au fond de l'eau là-bas
Qu'est-ce qui te retient d'y aller
Qu'est-ce qu'au fond des yeux
Au fond des yeux là-bas
Qu'est-ce que c'est
Qu'est-ce qu'au fond des yeux
Au fond des yeux là-bas
Qu'est-ce que c'est
Qu'est-ce qu'au fond du feu
Au fond du feu là-bas
Qui livre bataille à la nuit
Qu'est-ce qu'au fond du feu
Au fond du feu là-bas
Comme tout y pense et oublie
Qu'est-ce qu'au fond du feu
Au fond du feu là-bas
Qu'est-ce que c'est
Qu'est-ce qu'au fond du feu
Au fond du feu là-bas
Qu'est-ce que c'est
LES RONCES
Nous n'irons plus au bois ma mie les lauriers sont coupés
La belle que voilà ma mie viendra les ramasser
Nous n'irons plus au bois ma mie les lauriers sont coupés
Qu'irions-nous sur la neige pister le loup le mettre à mort
Qu'irions-nous sur la neige alors que grand-mère s'endort
Les lauriers sont coupés ma mie il est l'heure de rentrer
Le brouillard s'est levé déjà il noie les Grands Moulins
Qu'irions-nous faire amour seuls sur le grand chemin
Quand nous partions l'hiver pour notre sabbat aux Veillis
Le bouc solitaire alors devenait notre ami
Nous n'irons plus au bois l'animal est parti
Nous n'irons plus pêcher dans le ruisseau des Grands Moulins
Nous n'irons plus nous cueillir en narcisse dans le matin
Nous n'irons plus aux marches d'or du péché
Nous n'irons plus mon cœur dans le corridor d'avenir
Nous voilà comme chiens jetés aux ronces aux souvenirs
Je ne veux plus chanter j'ai chanté trop abondamment
Le Sioulot le Vendeix les vergnes quelque ennemi allemand
Aufwiedersehen amour les lauriers sont coupés
Je suis sur le grand lit tendu entre moi et la nuit
Je m'abandonne alors à la mélancolie
Nous n'irons plus au bois ma mie les lauriers sont coupés
La belle que voilà ma mie viendra les ramasser
Nous n'irons plus au bois ma mie les lauriers sont coupés
Nous n'irons plus chanter ma mie tout est mélancolie
Voilà le grand poison tout est mélancolie
MUJADE RIBE
Dans le Mont-Dore la fille court, court dans la rue Ramond
Toute mouillée l'aube est levée il gronde au Chavanon
Le corps sec comme imprégné de l'or des émotions
Mujade ribe, l'aube est levée, il gronde au Chavanon
La lumière s'est posée sur la fille qui nous regarde boy
Elle a l'air essoufflé je te dis tous nous regardent boy
Pourquoi te faire aimer avant de te faire comprendre
Quelle envie d'y passer Romi
Mujade ribe vers la Védrine déjà voilà le vent
En souffle d'homme sur la Dordogne qu'il remonte en courant
Mujade ribe, que veux-tu dire, que vient-elle caresser
Attends la nuit, Mujade ribe, arrête d'y penser
Arrête de pleurer tous les types nous regardent boy
Quelle tristesse collée, viens allons nous mettre à table boy
Ah tu préfères ne pas, faut-il mourir pour si peu Romi
Chardonnerets faucons cendrés cherchent un toit de maison
Pour s'abriter pour se cacher le temps d'une chanson
Mujade ribe, vers la Védrine, on bat le rigodon
Laisse tomber tout ce merdier tes histoires d'abandon
Ah tu préfères ne pas, un autre jour peut-être
Chaque âme se retourne avant de rentrer dans l'ombre
C'est l'hydre, la protéine, la salope de Thau
La nuit faussement câline, Romi
Les gens se disent comme il est bête ce bois mort des forêts
Quel rêve hautain par la vallée, monter jusqu'au sommet
En habit noir cheveux vermeils voilà le plus aimé
Quel jeu de chatte te décourage, arrête d'y penser
Tu jures qu'alors paraître serait cesser d'exister boy
T'es pas ce type usé, non t'es toujours grand chambellan boy
Tu sais bien que personne n'en a pour son argent
Arrête tu déconnes Romi
Sur le chevreuil tremble la feuille, Dieu quel triste baiser
La gymnastique jusqu'au ciel à quoi bon y penser
Arrête frère c'est la poussière rien ne peut l'arrêter
Où vont les morts ? Mujade ribe, arrête d'y penser
La lumière s'est posée sur la fille qui nous regarde boy
Les ferrandaises, quelles ferrandaises, oui vers Courbanges et Pessade boy
Tu sais bien que personne n'en a pour son argent
Arrête tu déconnes Romi
Arrête de pleurer tous les types nous regardent
Quelle tristesse collée Romi
Tu préfères ne pas, un autre jour peut-être
Quelle envie d'y passer Romi
VALLÉE DES MERVEILLES
Amba tigre a cessé de te servir
Amba n'ira plus comme autrefois
Moi Amba tigre ai cessé de courir
Tu peux appeler ton avocat
Tu penses ce mauvais rêve passera
Si s'envole l'hirondelle
Mais plus jamais le rêve ne reviendra
Vallée des merveilles
Je dis homme
Attends que je termine
Retire un peu la tétine
Fais gaffe l'essence est divine
Ton cœur ne peut penser sans nostalgie
Ne peut plus penser hors de son bain
Ne peut poursuivre le rêve d'une vie
Sans se plier sans être catin
Chacun se dit petites blessures jolies
Pourquoi gaspiller
Puis pense à la bonne fortune du fruit
Pourquoi y penser
Je dis homme
Attends que je termine
Retire un peu la tétine
Fais gaffe l'essence est divine
Le ventre satisfait sur la prairie
Ton éléphant rêve sur mon corps
Tout à l'orgueil de tes souvenirs
Pourtant, tu sais, papa est mort
Chacun se pense paix et harmonie
Si vole l'hirondelle
Mais elle ne retrouve plus le pays
Vallée des merveilles
Je dis homme
Attends que je termine
Retire un peu la tétine
Fais gaffe l'essence est divine
Prendre pitié est indigne de toi
Rien pour t'arracher à cette croix
Comme tous ces faux artisans de la vie
Tu sais très bien trouver l'oubli
Tu te nuis tout le jour, et chaque nuit
Tu vis comme un porc
Au goutte à goutte C'est quoi tu dis !
Ah. Tu fais du sport !
Je dis homme
Attends que je termine
Retire un peu la tétine
Fais gaffe l'essence est divine
Par ses extravagances tout étourdi
« Où est ma chemise ? »
Se demande petit cochon de nuit
« Où est ta chemise? »
Je dis homme
Attends que je termine
Retire un peu la tétine
Fais gaffe l'essence est divine
LE JOUR SUR LÈVE SUR CHAMABLANC
Le jour se lève sur Chamablanc
C'matin Bozat est encore blanc
Les enfants dorment c'est l'été
Dans le pays où je suis né
Là-haut surveille un Jean-le-Blanc
Le vieux ruisseau part en chantant
A la recherche de rien vraiment
Dans le pays où dort l'enfant
Seul dans l'étable Levacher
Soigne le veau de l'enragée
Grand-mère a mal c'est l'été
Dans le pays où je suis né
Le foin coupé vers le Vendeix
Sera tout bon à ramasser
Martin vient nous aider demain
Il sera tôt si le temps nous tient
Y a si peu d'heures à ramasser
Les poules ont plus rien à manger
C't'y pas l'Henriette là-bas au loin
Qui nous fait signe de la main
Le vent de pluie va se tourner
Et nous asperger tout l'été
C'est une misère d'être aussi bon
C'est une misère d'être aussi con
Faudrait nous couper les genêts
C't'hiver le bois va nous manquer
Pas comme l'aîné des Taravant
Qui veut voir si le monde est grand
Ils ont recouvert de goudron
Le ch'min qui mène chez le baron
On compte vraiment pour moins que rien
Dans ce pays où tout me tient
La chienne, le dogue sont bien collés
Bien avant l'heure que j'me suis levé
Ils ont couiné toute la nuit dans le pays d'ici
Cuire la rhubarbe pour le petit
Qui a toussé toute la nuit
Tout est humeur et pissenlits
Dans le pays le pays d'ici
L'facteur est pas encore passé
Je veux voir les avis de décès
C'est à 9H00 pour le Fernand
Faudra tous y aller, nom de nom
Jean-Pierre va mal mon pauvre monde
Un gars comme ça si seul au monde
M'en parle plus faut travailler
Dans le pays où je suis né
L'Yvonne est partie en auto
Elle a encore si mal au dos
Encore huit jours m'a dit Pierrot
Avant qu'on la r'trouve au tombeau
Et la belle fille cette traînée
Quelle vermine il nous a ram'née
Elle peut même pas d'mander pardon
C'est une garce pour de bon
Encore ton père mauvais qu'il est
Qu'a pas encore fini d'cuver
Cuver le vin de nos moissons
C'vaurien mérite pas son nom
NEIGE ET PLUIE AU SANCY
Comme il rentrait de l'école, Boy
Il a pris par la Dordogne
Il pleuvait sur le Guéry
Neige et pluie au Sancy
Il a rencontré la fille, Bill
Elle rentrait de la ville
Trempée comme une jonquille
Neige et pluie au Sancy
Il pleuvait c'était tout con
Pleuvait sur ses cheveux blonds
Faut pas rester sans abri
Quand il neige au Sancy
Neige et pluie au Sancy
Ils ont quitté la rivière, Pierre
Puis longé le cimetière
Faut pas choisir une vie
Quand il neige au Sancy
On a retrouvé les corps, Laure
Sur la route du Mont Dore
Il faisait encore nuit
Quand les chiens ont gémi
Pourquoi raconter l'histoire
De la chose qui finit mal
Faut pas faire de mal aux petits
Quand il neige au Sancy
Neige et pluie au Sancy
Père ne faites pas de misère
A grande sœur à petit frère
Faut pas faire de mal aux petits
Quand il neige au Sancy
Neige et pluie au Sancy
COL DE DIANE
Qu'au col se dévoile Diane
Faut pas y compter
Là-haut apercevoir la Dame
Faut pas y compter
Vers le château de Murât l'Arabe
On ne va pas se refaire le drame
Faut pas y compter
Faut pas y compter...
Prends garde au loup qui dort au village
Faut pas y compter
Prends l'âne je te laisse le cheval
Faut pas y compter
Du château là-haut sur la montagne
Apercevoir Murât l'Arabe
Faut pas y compter
Faut pas y compter...
Au Pont de la mort trouver son âme
Faut pas y compter
En forme noire embrasser Diane
Faut pas y compter
À nouveau le feu dans la montagne
Que la fée des eaux vienne à la faille
Faut pas y compter
Faut pas y compter...
Pleurer sous le signe de la Dame
Faut pas y compter
Philtre d'oubli donné par le diable
Faut pas y compter
Les regrets sont rentrés de la chasse
Ils n'ont toujours pas trouvé de traces
Faut pas y compter
Faut pas y compter...
NOYADE AU CHAMBON
Une fille et un garçon s'embrassaient au bal au Chambon
Je n'ai jamais, jamais jamais su leur nom
Les deux s'embrassaient au Chambon
Sous la lune ondulaient les prés
Lune a vu les deux s'embrasser
Le maquis tenait Bozat
Tenait le château des Croizats
Puis la fille aura dit non aura repoussé le garçon
La nature a ses frissons et pourtant la fille a dit non
Sous la lune ondulaient les prés
Lune a vu ce salaud la frapper
Le maquis tenait Bozat
Tenait le château des Croizats
La fille court sur le ponton suivie du damné garçon
Lune a vu le beau plongeon de la fille noyée au Chambon
Sous la lune ondulaient les prés
Puis le grand silence s'est fait
Le maquis tenait Bozat
Tenait le château des Croizats
Pleine lune au mois de mai, les lapins n'auront rien manqué
Je n'ai jamais, jamais su son nom, prions la noyée du Chambon
Sous la lune ondulaient les prés
Salaud sera bientôt tué
Le maquis tenait Bozat
Tenait le château des Croizats
TOUT M'ATTIRE
Tout m'attire
Au dedans de toi
Tout m'inspire
Me jette dans tes bras
Ton sourire
Fait la vérité
Du plaisir
Que tu sais me donner
Tiens voilà midi
Midi mon cœur
Ne laissons rien à demi
Voilà midi
L'heure du facteur
Comment va ma mie
Encore vingt jours d'hiver
Encore vingt jours à y penser
Encore vingt jours d'hiver
Encore vingt jours à y penser
Tout me garde
Amoureux de toi
Tes regards
Me mettent aux abois
Tout me crible
De bonheur mêlé
Au plaisir
Que tu sais me donner
Tiens voilà midi
Midi mon cœur
Ne laissons rien à demi
Voilà midi
L'heure du facteur
Comment va ma mie
Encore vingt jours d'hiver
Encore vingt jours à y penser
Encore vingt jours d'hiver
Encore vingt jours à y penser
FRELONS D'ASIE
Il avait la maladie
Le mal amer
Et puis la fatigue aussi
Depuis des semaines
Qu'as-tu dit ?
Qu'aurais-tu dit ?
« Je crois le temps va se lever »
Qu'as-tu dit ?
Qu'aurais-tu dit ?
Que vas-tu faire à minuit
Seul dans la forêt ?
Il voulait finir sa vie
Au nid de frelons
Allonger la langue ainsi
Du miel aux frelons
Rayer le temps des soucis
Waouh ! le coup est parti
Baiser le cul de Fanny
Que vas-tu faire à minuit
Seul dans la forêt ?
Voilà le coma sans abri
Au grand cimetière
Le veuf avait l'air joli
Il a les yeux de sa mère
Digne fils, dernier cri
En lettres noires dégouline
Sur ces êtres mal cuits
Que vas-tu faire à minuit
Seul dans la forêt ?
Voilà le coma sans abris
Au grand cimetière
Le veuf avait l'air joli
Il a les yeux de sa mère
Digne fils, dernier cri
En lettres noires dégouline
Sur ces êtres mal cuits
Que vas-tu faire à minuit
Seul dans la forêt ?
Voilà la chose qui asphyxie
Oui, je te jure ça sent le lait
Tu es ma salive ami
Que tout ruisselle le long
Fanatiques accroupis
Les anges les bergers pourris
Tous ont dit tous auront dit
« Que viens-tu faire à minuit
Seul dans la forêt »
Au tableau pour te punir
J'ai pris les frelons d'Asie
Chut ! pas de bruit
C'est les frelons d'Asie
Si le chien est le gabarit
Je ne veux plus te tourner
Adieu volcans chéris
Qu'irions-nous faire à minuit
Seuls dans la forêt ?
LONG JOHN
Il est temps fuyons
L'île n'est pas déserte John
Retournons au lieu
Où rien ne nous attend
Il est temps fuyons
Reprenons la mer Long
Comme goélands
Que nous porte le vent
Vivre, vivre, vivre tout le long
Long, long comme un poisson
Dans le secret des mers
Vivre, vivre, vivre en voyageant
Jean, Jean au gré du vent
Il est temps fuyons
Le chemin de fer John
Les ciseaux de feu
La Vénus d'argent
Il est temps partons
Sans laisser d'adresse John
Fuyons ce roman
Qui nous mange le temps
Vivre, vivre, vivre loin de la ville
Ville, ville, de ces coquilles
Qui se croient trop humaines
Vivre, vivre, vivre loin du chenil
Gil, Gil, que font les filles ?
Il est temps fuyons
Je n'ai plus de vie Lee
Je veux voir la mer
Retrouver les saisons
Il est temps partons
Quittons la nacelle Neil
Quittons cet exil
Que me font les chansons
Vivre, vivre, vivre et m'étourdir
Dire, dire et chaque nuit
Manger la proie et l'ombre
Vivre, vivre, vivre et voyager
Yeah yeah pour me trouver
CHAGRIN VIOLETTE
La nuit j'entends le chant
Des clarines bleues
S'enivre de leur chant
L'enfant malheureux
Quand le jour par les genêts
Au mont des Soucis
Je vois les champs versés
D'une grande vie
J'oublie mes prières
Tout est froid, froid, froid
Le temps se retourne et aboie
Mon ami calme ce jeu
J'ai de la pluie plein les yeux
J'entends le bruit du sang
Au soir de l'hiver
Je revois mère grand
J'entends les pleurs de mère
Père jeté en prison
Au soir de novembre
Met mon cœur en prison
Les soirs de novembre
Quand tant de rancune fait
La dent, dent, dent
Enfants mis au chagrin des grands
Mon ami calme ce jeu
J'ai de la pluie plein les yeux
Chagrin de violette
Au parquet salon
Creusé dedans ma chair
Jusqu'à Clermont
Au fermage d'autrefois
Grand-père parti
Sur la cuisse tout le long
Jusqu'au paradis
Dois-je donner aux bêtes
Yeah yeah yeah
Garde-moi la peau du lait
Mon ami calme ce jeu
J'ai de la pluie plein les yeux
CAMPING A LA FERME
Je nous ai mis dans l'train rapide qui vous conduit en quelques heures au Sancy
Tous les bagages prêts à l'heure, z'avons bien dit au revoir à Ben à Lily (c'est nos chats)
(Cool, super cool)
C'est le camping, camping à la ferme
C'est le camping, camping à la ferme
C'est le camping, camping à la ferme
Yeah, Yeah
Gare de Clermont retard compris nous attendons le bus qui doit nous conduire au Sancy
Vers La Bourboule, enfin les environs c'est là-haut que nous d'vons passer not'première nuit
(Cool, super cool)
Le paysan vient en tracteur nous chercher j'te jure c'est vraiment la folie
Des gens charmants qui vous accueillent dans leur famille, devine pour quoi, pour qui
(Cool, super cool)
C'est le camping, camping à la ferme
C'est le camping, camping à la ferme
C'est le camping, camping à la ferme
Yeah, Yeah
On a vu des dinosaures de loin bien sûr mais paraît qu'ils sont très gentils
On écoute gronder les volcans, on breake, on fouge, dans c't open air jacuzzi
(Cool, super cool)
C'est le camping, camping à la ferme
C'est le camping, camping à la ferme
C'est le camping, camping à la ferme
Yeah, Yeah
PASSIONS TRISTES
Je ne veux pas que tout me rapetisse
Je n'aime pas qu'on m'offre le calice
Je n'aime pas qu'on me dise génisse
Je n'aime pas
Je n'aime pas qu'on sculpte ma nature
Je ne veux pas descendre de voiture
Je ne veux pas de ce truc qui dure
Je ne veux pas
Je ne sais pas Waterloo je m'en fiche
Ce truc à toi me baiser en fortiche
Je ne veux pas que tu suces mon sang
Maîtresse à moi que tes passions sont tristes
Au cinéma toujours le même artiste
Maîtresse à moi nous n'aurons pas d'enfants
Je ne veux pas d'écaillés sur mon poney
Je ne sais pas inviter le curé
Je n'aime pas te tenir les jarrets
Je n'aime pas
Je ne veux pas tes mots privés de vie
Je ne veux pas l'égoïne à minuit
Je ne veux pas la chèvre à l'établi
Je ne veux pas
Sillonne-toi, va au bout à l'envi
Retourne-toi à bord du Normandie
Emmène-toi au fond de l'océan
Maîtresse à moi que tes passions sont tristes
Au cinéma toujours le même artiste
Maîtresse à moi nous n'aurons pas d'enfants
Tu ne veux pas dingo à l'interstice
En chose en toi je reste le touriste
Je n'aime pas tes trucs me dévissent
Je n'aime pas
Je ne sais pas trafiquer le Bendix
Je ne veux pas me relire la notice
Je ne veux pas y laisser un ménisque
Je ne veux pas
La fille et moi tout au cochon qui brille
Plus de pizza que faire de nos vies
Maîtresse à moi nous n'aurons pas d'enfants
La fille en bas n'a que des passions tristes
Au cinéma elle garde sa mantille
La fille en bas n'aime pas ma chanson