MuraTextes
PARADIS PERDUS
châteaux en Espagne
paradis perdus
chant insaisissable
du mammifère déchu
paysages usés
jardins suspendus
parfum véritable
des jouissances aiguës
je veux trouver la mort
en voiture de sport
briser la carcasse
répandre le contenu
oh Cathy aime moi
l'âme est impénétrable
vois ces vies d'amour gâchées
la lame rouge des sabres
fouille l'éternité
vois l'abondance est brutale
quand on ne désire plus
on crache le champagne
on chante
bouche que veux-tu ?
je veux trouver la mort
en voiture de sport
briser la carcasse
répandre le contenu
oh Cathy aime moi
...pour un tombeau païen
à ma vie occidentale
j'ai une vie de chien
dans le règne animal
vois ma quête est frénétique
j'ai le sommeil gorgé d'eau
je rêve d'une musique
pour tous les animaux...
L'ANGE DECHU
je jette une orange
vers l'astre mort
quand s'éveille l'ange
dans mon pauvre corps
j'arrache les pierres
aux murs épais
du tombeau de terre
où tu m'as jeté
je monte à grand-peine
par les chemins
que prennent les reines
les assassins
dans cet univers de cendres
où aimer n'existe pas
parfois je prie mon ange
eh ! ne m'oublie pas
chaque jour les nostalgies
nous rongent
sans amour nous dérivons
privés de tout retour
je crains tant le souffle
du temps sur moi
j'ai connu sa bouche
dans l'au-delà
fais de mon âme une branche
de mon corps un talus
mais dieu apaise l'ange
l'ange déchu
AMOURS DEBUTANTS
je venais retrouver
entre ces peupliers
l'état de grâce
l'ombre fugace
que l'on pourchasse
suivre sa parfaite trace
voir ce curieux gibier
que l'on ne peut noyer
sous la menace
du temps qui passe
j'ai la vision tenace
du vierge espace
que prenaient
nos amours débutants
sous de multiples souvenirs
j'ai l'unique plaisir
de ton silence
de ta confiance
viens je serai sage
si tu m'embrasses
nos amours débutants
qu'en est-il maintenant
dis as-tu des enfants
est-ce que leur innocence
parfois te tente
et leurs silences
et leur confiance
LA LUNE EST ROUSSE SUR LA BAIE DE CABOURG
la lune est rousse sur la baie de Cabourg
je vois mon âme à contre-jour
quitter ce corps où brillera toujours
la sueur de nos amours
qui gonflait les veines
les lèvres l'espoir autour
d'un destin cruellement sourd ?
d'un dernier souffle
je meurs je mourrai pour
la chair de cet amour
aux mémoires infidèles
la douleur est la même
quand la pluie quand la grêle
parcourent le ciel
courent les chemins du rêve
la lune rousse sur la baie de Cabourg
leva son voile son voile roux
l'ombre éphémère sur la terre des labours
disparut à son tour
comme une abeille je m'échine à l'amour
gorgé de miel jusqu'au retour
d'un grain vermeil sur la baie de Cabourg
d'un temps pour mes amours
TE GARDER PRES DE MOI
nos amours se défont
tout s'efface
pressé par le temps qui passe
quand monte au loin
dans une rumeur
le chant du très vieil indien
"fous d'aventures
respectez le destin"
je veux te garder près de moi
corps épris
voyageur
ton esprit
joue comme un derviche tourneur
les amants ébouriffés par la danse
du sacré tourment
chantent au matin
prisonniers du destin
je veux te garder près de moi
souvenirs
lourds secrets
vos murmures s'insinuent
dans nos armures
veux-tu bien jeter à nouveau
tes jambes autour de mes reins
je te le jure
je me fous du destin
je veux te garder près de moi
LE VENIN
ton amour est comme un enfant
tantôt méchant comme une teigne ô gué
ton amour est un vrai tyran
sent-il venir sa fin de règne ô gué
viens ce soir descends
jugeons dans le sang
du plaisir que tu y prends
ton amour m'est comme une chaîne
aux chairs vives comme une hyène ô gué
mon âme a soupé de ces peines
que tu épargnes aux ennemis ô gué
viens ce soir descends
vois le malheur est grand
dans ce monde où je t'attends
où je vis sans ton amour
je vis de rêves chaque jour
je garde mon cœur de porcelaine
et je reste un jouet du temps
qu'as-tu jamais su des chagrins
des amants fous ou des marins ô gué
ton amour est un vrai venin
le poison doux de mes matins ô gué
viens ce soir descends
jugeons dans le sang
de tous ces pièges que tu me tends
vois je vis sans ton amour
je vis de rêves chaque jour
je garde mon coeur de porcelaine
et je suis des nuits l'éternel amant
PARS
pars si tu dois m'abandonner
me plonger dans le brouillard
crois-tu que j'en perdrai
l'amour la faim la soif
j'aime assez l'illusion
de nos amours fanées
je saurai tout oublier
la fureur de tes yeux noirs
le goût de tes péchés
je sais jouer perdant
j'aime encore l'illusion
de nos amours fanées
prends ce bouquet de jonquilles
je ne vais pas agiter de mouchoir
va j'aimerai d'autres filles
je saurais me consoler loin de toi
je sais
quand il faut jouer perdant
mais ce soir privé de mots
que les fleurs du hasard
que la fatalité
me gardent d'en souffrir
souffrir d'amour par toi
LE GARCON QUI MAUDIT LES FILLES
je me suis assommé contre les grilles
qui hautes entourent ta maison
j'ai longtemps attendu la nuit
couché ventre nu sur le gazon
de quel chagrin pleurent les filles
quel nœud serré étreint les garçons
bientôt pris dans les filets de la vie
humides comme deux poissons
à l'heure de céder à l'envie
le diable dessous ton jupon
t'a dit vois tu n'es plus de ton ami l'amie
regarde il porte un caleçon
je déteste pour toujours les familles
plus tard je donnerai mes raisons
aujourd'hui je suis un garçon
qui maudit les filles
et n'en tire que des chansons
goûtez de l'enfant dont elles rient
que l'on a vendu aux cochons
qui trouve dans le ventre des filles
les hautes grilles d'une maison
quel nœud serré défait la fille
de quel chagrin pleure le garçon
ce temps perdu que mes chansons l'essuient
mon cœur aimait plus que de raison
SI JE DEVAIS MANQUER DE TOI
si je devais manquer de toi
mon vague à l'âme mon poisson-chat
ma tendre espionne ma passion
toi l'encolure de mes chansons
garde-moi si tu m'aimes
mais si tu doutes oublie-moi
des profondeurs de l'océan
comme un matador un tyran
guidé par l'odeur des chevaux
je viens de glisser sous ta peau
garde-moi si tu m'aimes
mais si tu doutes oublie-moi
si je devais manquer de toi
autant me priver pour toujours
des bords de Loire au point du jour
de la douceur de ton amour
ton plus beau nom est portugais
hongrois brésilien puis français
par chaque bouche passe ta voix
en bouche à bouche parle-moi
et garde-moi si tu m'aimes
mais si tu doutes oublie-moi
si je devais manquer de toi...
ma destinée au carrefour
ne suit que tes chansons d'amour
en troubadour, en Albigeois
je ne saurais vivre sans toi
garde-moi si tu m'aimes
mais si tu doutes, oublie-moi
DEJA DEUX SIECLES... 89...
deux siècles d'or
n'ont pu tuer
ce chant heureux
de la jeunesse
du corps violent
des fédérés
j'ai dans mon sang
le vin de messe
j'ignorais rien
j'ignore tout
je suis ma propre forteresse
reviens m'abattre
noble tambour
deviens rebelle à la paresse
déjà deux siècles
et chaque jour
j'attends la fin de la tristesse
deux siècles déjà
que le tambour...
PLUIE D'AUTOMNE
pluie d'automne
sur les hommes
comme Rhône à la Saône
tu te mêles à moi
les feuillages les ramages
dans ton onde vagabondent
et l'automne est là
balade en forêt
peine vaine
bois morts et genets
étreinte acharnée
ventre contre ventre
amour étranger
dès novembre
tes silences
tes absences me tourmentent
et l'automne est là
jus de pomme
grappe jaune
tes ivresses tes tendresses
me manquent déjà
jachère brûlée
terre fière
nature de juillet
que je t'aimais
à nous séparer terre fière
j'ai l'âme blessée désemparée
pluie d'automne sur les hommes...
LE TROUPEAU
d'avoir mené les chevaux
d'avoir traversé les glaces
pour me bâtir un troupeau
n'apaise pas mon angoisse
pourtant le soleil est haut
dans l'azur pas de menaces
je rêve parmi les chevaux
d'horizon mauve et d'espace
je voulais donner mon sang
ma vigueur et mon audace
mais sans passion à présent
dieu que cette vie me lasse
tous les gens de Durango
de Catane à Minor Track
trouvent trop bon le Très-Haut
de m'avoir sauvé des glaces
va je déteste la vie
de ces bâtisseurs d'empires
de ces voleurs de prairie
où tu trouveras ta place
je partirai cette nuit
sous un ciel peuplé d'étoiles
je ne connais qu'une envie
je veux retrouver mon âme
d'avoir mené les chevaux
d'avoir traversé les glaces
pour me bâtir un troupeau
n'apaise pas mon angoisse
CHEYENNE AUTUMN
viens doux soleil
que tes rayons
agitent autour de moi
ce monde d'abeilles
qui palpite
impatient au fond des bois
sors du long sommeil
les loutres endormies
près des torrents
où luttent sans bruit
des poissons amoureux
dans le courant
ton amour s'en va
ton amour revient
ton amour...
que l'amour est loin...
...nostalghia...