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Dolorès Demo tape

Préversion de Dolorès datant de 1995 ; l'album définitif est sorti en 1996.

Des inédits offerts par JLM sur Internet par la suite, des arrangements différents, quelques textes retouchés… un trésor !

dolores demo.jpg
Ancre 1

FORT ALAMO 


Qu'il est dur de défaire
J'en reste K.O.
Dans ta ville frontière
Sise au bord de l'eau

Abruti de lumière
Comme pris au lasso
Je me laisse défaire
De tous mes oripeaux

Tes gestes d'orfèvre
Ta vie de femelle
Je te jure que je m'en fous
Le plaisir vorace
Dans l'impasse et alors
De ma vie vulgaire
Dans l'armée de l'air
Je garde l'amour c'est tout
Plus rien n'est en place
Comme tout s'efface
Et alors je m'en fous

Voilà donc la disgrâce
Où sont les chevaux
Mon ami Pégase
Et la belle Ozo

Je n'ai plus de visage
Je reste caché
Caché dans ton ombre
Ton ombre portée

Je suis dans l'espace
Un temple de glace
Je n'aime plus rien du tout
Malgré les menaces
Comme tout me lasse
Je m'en fous

Si dans tes bontés internationales
Je ne vaux plus le coup
C'est l'adieu aux armes
L'oubli est en place et alors je m'en fous

Donnez-moi la lumière sur ce chant muet
Ce long chant de misère
Et de vanité
Comme tout est triste dans l'air
Oh ! tout est à côté
Ami voilà ma prière
Voilà mes péchés

Je suis dans l'espace un temple de glace
Je n'aime plus rien du tout

Je m'en fous, je m'en fous
Je vis dans la crasse je suis dégueulasse
Et alors…
Le chien de l'espace dans la glace
N'aboiera plus whoo whoo whoo

LE BAISER

 

Je voudrais de toi

De l'eau des vitamines

Un baiser

Avance vers moi

Comme un dragueur de mines

Mon bébé

Nacrée ou lilas

Viens aiguiser sur moi

Ta beauté

 

Abandonne-toi

Eprouve au fond de toi

Le baiser

 

Ta bouche ventre nu

Ne durera que ce que dure

La gaieté

Apprends veux tu

La boue et le diamant

De ton aimé

A quoi bon souffler

Sur des milliers de braises

Mouillées

 

Quand ne compte plus

Que la sciure poivrée

Du baiser

 

D'argile ou d'ébène

Pose tes menottes

A mes poignets

 

Viens me faire goûter

Ta vie

A ta pluie sacrée

 

Je n'ai plus que toi

Et mes lèvres

Pour te toucher

Abandonne-toi

Eprouve au fond de toi

Le baiser

CHAPPAQUIDICK

 

A chacun sa vile manière de faire des chansons

C'est une affaire de bagout, de bourdon

De la même stricte peine qu'on attendrit dans les boucheries

 

A grands coups de serpillière, à coup de torchon

La méthode charcutière a du bon

Envoie la chanson

 

Oh mon ruban de mémoire se défait

Il n'y a plus une seule chose, rien ne sert

Tout est à refaire pour moi, pour retourner sous le parapet

A Chappaquidick

 

Et pourquoi pas deux mouchoirs dans le même ton

Nous sommes en haute couture non de non

Plongés dans la même histoire, encagés par Faraday

 

Tiens, tu me grattes le cul nu, la chanson

Dans ton joli pré carré d'abandon 

Que je me laisse glisser, aspirer vers le parapet

 

Dans le même divinoir, à quoi bon

Revenir à Marilyne à Jason

Quand le mauvais temps nous mène loin de l'Hellespont

A Chappaquidick

 

Tu me diras responsable à foison

Je te répondrai coupable que non

Pourquoi être si avare, aiglefin dans un même con

 

Tout est affaire de goût, affaire de don

On ne prive pas de fer forgeron

Si on finit tous un jour une nuit comme Kennedy

 

Alors pourquoi me refaire oh du bon

Va tu connais ma nature pour de bon

Et puis à chacun son tour au thé-dansant 

Moi, scoumoune aidant

Se fait Chappaquidick

 

PERCE-NEIGE

Ce jour, mon cœur se mit à saigner 

Comme le lapin de garenne, 

Qu'il vous fallut un jour égorger 

Pour sacrifier à la haine.

Court le renard, court la fiancée, 

Non, nous ne vivions pas un rêve. 

Même si les frimas épargnent les blés, 

Jamais ne cessera ma peine.

Notre troupeau devait donner du lait au goût
De réglisse et d'airelles. 

Quand ce souvenir vient m'attrister,
Je pense à vous perce-neige.

Alors de la Godivelle à Compains, 

On me jure que c'est sortilège. 

Que si Belzébuth habite mes reins,
Je peux dire adieu à perce-neige.

Peine perdue pour aimer mon prochain, 

Je ne suis plus que congère. 

Mon âme triste s'étire au loin
Comme s'étire au loin la jachère.

Rien n'est important, j'écris des chansons 

Comme on purgerait des vipères.

Au diable mes rêves de paysan,
Je ne veux plus que cesse la neige.

Si un jour béni qu'à dieu ne plaise 

Devait voir cesser nos misères, 

Votre assomption mon adorée
Nous aura plongés en enfer.
Perce-Neige...

LA VIE DES BLEUETS

 

Sépare le bon grain de l'ivraie

Arrache ton chagrin au passé

Oublie ta nature de chat

Descend penche-toi sur moi

Regarde-moi

Fuyons dans la vie des bleuets

Volons papillon adoré

Ma vie ce chiffon de satin

Ma vie sans toi ne vaut plus rien

Ne vaut plus rien

 

Je t'aime ne parlons plus de ça

La peine est éternelle, 

Tu me l'as dit cent fois

Je t'aime ne parlons plus de ça

Je ne veux pas rêver sans toi

 

Je viens à la vie des bleuets

Volons papillon adoré

Ma vie ce chiffon de satin

Ma vie sans toi ne vaut plus rien

 

Je t'aime ne parlons plus de ça

La peine est éternelle, 

Tu me l'as dit cent fois

Je t'aime ne parlons plus de ça

Je ne veux pas rêver sans toi

SAINT-AMANT

Aux Alpes synonymes

Ou en l'air

Comme Lord Jim
Comme le Mikado
Dis ton béguin pour James Dean

Tout en style

Quelle erreur, quelle erreur
Miss Béguine
Allez au dodo
Prions Saint-Amant

Mille vaches
Vendeix-Haut
Oui comme en été
As-tu mis ta vigne vierge
Vierge vigne frangine
As-tu mis l'amour du bon côté
Tu auras oui belle mine
Sans la monnaie d'or
Que tu me promets

Ah! Oh! Tu aimes
Les peintres flamands
Pauvre Arthur
Et la chimie et le mont Liban
Ah oui le mont Liban

Si je sais combien de centaines de milliers d'individus
Ont visité le mémorial de Caen ? ah non !
Mais comment Fangio s'est rangé des voitures
Et Tamburello
Allons misère prions Saint-Amant

Prions Saint-Amant

LE VENT MAUVAIS

 

Connais-tu le vent mauvais

A la tête, à la tête

Connais-tu le vent mauvais

A la tête le connais

Quand le cœur saigne pour rien

Dans son habit d'arlequin

Dis, connais-tu le vent mauvais

 

Et quand vient le mauvais sort

A la tête, à la tête

Oui, quand vient le mauvais sort

A la tête connais-tu

Quand le corps tremble pour rien

Pour une odeur de jasmin

Dis, connais-tu le vent mauvais

 

Et quand vient le vent de mort

A la tête, à la tête

Oui, quand vient le vent de mort

A la tête connais-tu

L'intriguant, le corps du chien

Les arrimages lointains

Oh, connais-tu le vent mauvais

 

Quand l'anamour m'est venu

A la tête, à la tête

Quand l'anamour m'est venu

A la tête oui, j'ai vu

Le serpent, l'abîme épais

L'abondant en fruits gâtés

Oh, connais-tu le vent mauvais

LE TRAIN BLEU

Mon cœur est grand comme un aéroport
Un grand cœur de putain de croque-mort
Le souffle court
Merde
Prêt à pleurer
J'ai un chagrin plus fort qu'une armée

Dans un train bleu je sommeille
Entre Lyon et Genève
Le cœur peuplé d'idées noires
Quand dans un vol d'oies sauvages
Sur les étangs s'élève
Mon cœur épris de voyages...


Dans quel pays dans quelle principauté
Poseras-tu ton corps mon adorée
Dis ton cœur égrène-t-il comme à regret
Des jours de neige
Des noms d'arbres fruitiers

Je reconnais ton silence radio
Ce silence des reines et des bourreaux
Cœur infidèle
Toréador taureau
Trouve l'allure

Dans un train bleu je sommeille
Entre Lyon et Genève
Le cœur peuplé d'idées noires
Quand dans un vol d'oies sauvages
Sur les étangs s'élève
Mon cœur épris de voyages…

ONCLE VANIA

 

Oh coquin de sort

Main pourrie de mort

Main pourrie, la tête et l'ennui

Main pourrie

 

Qui suis-je, dieu dis

Une pieuvre, du gui

Quelle haine pour ton Tennessee

Oncle Vania

 

Mais tu m'interdis

De refaire ma vie

Pour une excursion au Mont-d'or

Je sais que j'ai eu tort

 

Fis du lendemain

Nous verrons demain

C'est un rendez-vous baladin

Je sais bien

 

Torez parti,

Bakounine aussi

Condamné à ma pauvre vie d'aéroport

Oncle maudit

 

Oui tu m'interdis

De refaire ma vie

Pour une excursion au Mont-d'or

Je sais que j'ai eu tort

 

Oh comment souffrir

Sans faire de bruit

Dans ce putain d'aéroport

Oncle débile

 

Oui tu m'interdis

De refaire ma vie

Pour une excursion au Mont-d'or

Je sais que j'ai eu tort

AIMER

Il faut aimer
S'évader troubler la ronde
Choyer l'âme vagabonde
Qui sait montrer le chemin

Il faut aimer
Que le corps vive en ce monde
Vive heureux chaque seconde
Comme un amant ruisselant

Dis as-tu aimé chanter aime-moi
As-tu aimé que se referment ses bras
As-tu aimé poser ton cœur à l'intérieur
D'un être heureux

As-tu aimé t'enfuir loin parfois
As-tu aimé retrouver tes pas
Oui saurais-tu souffrir à l'intérieur
D'un être heureux

Il faut aimer
Prendre le train bleu des songes
Contourner la grande éponge
Eviter le malin

Il faut aimer
Attiser les feux de joie
Qu'allumera pour toi
Le stratège bienveillant

Dis as-tu aimé chanter aime-moi
As-tu aimé que se referment ses bras
As-tu aimé poser ton cœur à l'intérieur
D'un être heureux

As-tu aimé en morte-saison
Semer la graine fleur
Qui pousse au cœur
Des gens heureux

As-tu aimé
Plier ta nature féconde
Aimé que se trouble l'onde
Au plongeon du requin blanc

As-tu aimé
Nue sous les lambris du monde
La cariatide blonde
Le navire éperonné

Dis as-tu aimé chanter aime-moi
As-tu aimé que se referment ses bras
As-tu aimé poser ton cœur à l'intérieur
D'un être heureux

As-tu aimé t'enfuir loin parfois
As-tu aimé retrouver tes pas
Oui saurais-tu souffrir à l'intérieur
D'un être heureux

 

REVERSIBILITE

Texte de Charles Baudelaire

Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse,
La honte, les remords, les sanglots, les ennuis,
Et les vagues terreurs de ces affreuses nuits
Qui compriment le cœur comme un papier, qu'on froisse ?
Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse ?

Ange plein de bonté, connaissez-vous la haine,
Les poings crispés dans l'ombre et les larmes de fiel,
Quand la vengeance bat son infernal rappel,
Et de nos facultés se fait le capitaine ?
Ange plein de bonté, connaissez-vous la haine ?

Ange plein de santé, connaissez-vous les fièvres,
Qui, le long des grands murs de l'hospice blafard,
Comme des exilés, s'en vont d'un pas traînard,
Cherchant le soleil rare et remuant les lèvres ?
Ange plein de santé, connaissez-vous les fièvres ?

Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides,
Et la peur de vieillir, et ce hideux tourment
De lire la secrète horreur du dévouement
Dans des yeux où longtemps burent nos yeux avides ?
Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides ?

Ange plein de bonheur, de joie et de lumières,
David mourant aurait demandé la santé
Aux émanations de ton corps enchanté ;
Mais de toi je n'implore, ange, que des prières,

Ange plein de bonheur, de joie et de lumières !

DIEU N'A PAS TROUVE MIEUX

Mieux que ta bouche
Mieux que tes lèvres
Tes omoplates, tes yeux
Mieux que ton coude à ma fenêtre
Non, Dieu n'a pas trouvé mieux
Mieux que l'agneau, que la belette
Ou que tes poignets gracieux
Que le sillage d'une herse
Non, Dieu n'a pas trouvé mieux

Mieux qu'un nuage qui se disperse

Que le babouin aux yeux bleus

Que le vertige en Mercedes
Dans la matrice des cieux
Mieux que le moulin qui s'arrête
Qu'une brindille dans tes cheveux
Mieux que ton regard qui s'inquiète
Non, Dieu n'a pas trouvé mieux

Mieux qu'une brume qui se lève
Mieux que le renard peureux
Mieux que le fruit, mieux que son zeste
Que de passer aux aveux
Mieux que le goût de la noisette
Mieux que de rêver à deux
Que tes lettres à l'encre violette
Non, Dieu n'a pas trouvé mieux

Mieux que d'écouter une chansonnette

Que la biographie de Dieu

Que le serpent à sonnette

Que ton plaisir silencieux

Mieux que ton regard de starlette

Que Vénus dans tes aïeux

Mieux que le désir qui me reste

Non, Dieu n'a pas trouvé mieux

Mieux que de trouver le sommeil
Que son paravent soyeux

Que le contour, la silhouette

De ce qu'il y a de mieux
Mieux que le tison que l'araire
De l'imbécile heureux
Que toi pour me laisser en reste
Non, Dieu n'a pas trouvé mieux

BENITO

 

M'autorises-tu ?

Maria Chapdelaine
quelle envie de traîner dans les bars

de te retrouver dans un bar

tiens je pourrais repeindre la maison
oh bon dieu où es-tu ?

non pardi tu ne le connais pas
oh tu me prends pour une bille ou quoi ?
putain quel domaine à traverser
une vie de chienne à crever
dans mon hydromel bel hydravion
oh va joli cafard vole donc
sur les villes anciennes et les châteaux
oh mais cafard méfie toi de l'eau
allez roulez

 

moi je brûle en enfer et toi tu dors
tu me tortures à l'ancienne mon trésor
dans ma parure regarde mon adorée
j'ai une couvée de merles, des bébés
oh tu me prends pour une bille ou quoi ?
avec ce chagrin je deviens quoi ?
en bille ou en idiot
oh tu me trouveras au fond de l'eau
allez roulez

 

alors c'est merde ou non
l'amour descend-t-il aussi des guenons ?
des guenons j'ai vu le cul et le trousseau
à Venise à la même enseigne Giacomo
oh devrais-je mourir mille fois
pour une parisienne comme toi
je vais te balancer aux fédéraux
laisse-moi glisser au fil de l'eau
allez roulez

 

 

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