MuraTextes
MuraTextes
Poésies en prose
Poème de mille vers compilé dans un livre - CD - DVD sorti en 2005, accompagné d'illustrations originales.
Extrait du site Internet officiel : "Nous sommes en 1451, on entre dans « la matière noire » de JLM, on navigue sur les eaux profondes, moyenâgeuses, de son imagination et de sa pensée ; on voit le poème en train de s’écrire, de se transformer, de devenir chanson…
Avec ce nouveau livre, on entre au cœur de la création de JLM, de son écriture manuscrite à la plume, qu’il corrige, annote, illustre à l’ encre noire et lit à voix haute…
Cette lecture, qui est l’occasion de nouvelles corrections, coupures et inventions, est elle-même un véritable processus créatif, que JLM nous fait partager avec le DVD (première partie du poème) et le CD audio (seconde partie)."
Partie 1
je sens au fond de moi
fiché comme une quille
ma seule raison d'être
la commande des dieux
c'est ma force à revendre
c'est le génie des sens
je gigote en Saintonge,
je rêve à Guebwiller
la poésie qui vient
lubrifie l'appareil
on s'éprend sur les quais
on laisse volontiers à la mer
ses rouleaux effrayants
allons donc visiter
des terres préhistoriques
des plaisirs de sang mort
des poumons en rocher
des vallées inconnues
nous soutiendrons la neige
sous chaque Vendeix
ils pourront voir nos culs
(voix-off) "mais dites-donc vous, vous savez rien des secrets de la terre"
écoutez donc cher ami
dans un état marécageux
pas loin des féodaux où je taillais ma lance
où je me retirais quand passaient les chevaux
les os dans les nuages je pensais idéaux :
immenses cavaleries dévalant des collines
où lourds engins de fer enterrés jusqu'au ventre
glissant dans le boyau baveux des indigènes
j'allais, désespéré au cœur de l'injustice
doux descendant de Dieu dans l'art du toucher
comme cuit dans ma croûte
je me sentais bien seul
j'attendais le noroit dans un carrosse blanc
je tenais une pause de princesse renversée
un orque à Marineland connaissait mon effroi
nu sur un fond de vase je plantais de la mauve
dans un état fiévreux
voulez-vous vous refaire savoir enfantin
tout comme l'aviateur devine au fond des eaux
et comme le plongeur soupçonne aussi l'azur
voulez-vous que mon Auvergne mystérieuse vous apaise
(voix-off) "alors là ! bravo, on a déjà pas assez de touristes en Auvergne, c'est pas la peine d'essayer d'en faire venir,
putain !"
je m'assigne la tâche noble
d'épandre ce fumier
je me sens mal utilisé
oh Dieu des grands
dans la marmite du matin
je m'en vais
qu'une jonquille éclaire mon âme
je perds confiance
je m'en vais voir sur les Combrailles
si l'amour vient
mon imagination sans fin déraille
je ne suis plus ce que j'étais
pourtant je suis consciencieux en amour
j'ai l'orgasme abrupt du lapin qui passe
pédalant comme un organiste
dans une orgie de dentelles
chantonnant sous la treille
"où est ma voix"
ne laisse pas la vie de nous se mettre aux regrets
sur le plastron du souvenir
vers la montée ombrée de grange
je ne peux plus saisir la voile viens ami
sur la montée ombrée de grange
je ne peux plus saisir la voile viens ami
je ne peux plus saisir la voile viens ami
pourtant, je tiens par toi
j'approche de tes eaux, royal sur un divan
on m'appelle astre égorgé mais je ne tremble pas
quelle envie de baiser
ma carotide suce
ma taulière du bastringue
je te la mets profond
où que tu sois ma science !
je dessine ta trace
je redresse ma voile
j'ai jusqu'à la poignée
dans tes trous orgueilleux
je te sculpte en carrosse dans mon livre d'images
tu dessines la marge dans mon livre de sang
je tiens à toi
je tiens à toi
je tiens à toi
car nous avons le style des moteurs asphyxiés
il y a tant de débordements de l'âme
tant d'hello tant de "faut qu'je parte"
tant de souvenirs d'inspection
tant de regards chargés de pluie
tant de hérons de coccyx
qui baillent à demi
tant de pénal
de gens lésés
tant de quarts d'heure
de besogne
tant de Champollion de cerveaux
tant de razzias dans des contrées
tant de mélo, de rococo
tant dans la besace à chichis
tant d'échines
tant de murmures
tant d'heures
tant de vilebrequins
tant de nuances de sentiments
tant de mansardes de lavoirs
tant de secrétions de Corfou
de poils de bouc
de magnolia
tant de vies de fakirs hirsutes
tant de romarin d'ambroisie
tant le sentiment de terreur
tant de ganses et tant d'élastiques
tant de gestes de confusion
qu'on avance les yeux fermés
tant de levure, de rayons
de vent de pluie sur le moulin
c'est le vent par hoquets
qui reprend votre souffle
puis me le rend alors
et vous ouvrez les yeux
je sais que tout est prêt pour l'envol de colombes
dites ! le jardinier aux trousses du bonheur
se doit bien d'embrasser le pétale qui meurt
en trouant le satin
un crocodile aimable
un sceau de lait tiède
tout se renverse alors sur les pentes enneigées
la marmotte le renard gris observe
voit au cœur de l'humus
où le plaisir s'étire
se former gouttelette
le nuage c'est une crypte de salive et de bruits de gorge
aux cieux c'est le nuage
le plaisir que je veux
nous redresse en beauté
nous sortons la charrue
le grand brabant des pères
nous sortirons ce jour de la terre endormie
toutes les pièces du jeu "du grand amour pour soi"
les grands bœufs sont pansés
par le soc huilé
qui fend la peau du crâne
par ma cornée ouverte
par les sabots des bœufs
je sens par tous mes sens
vent grand soleil et pluie
à l'ouvrage dans mon cœur
quelle grande fin des fins
dissoute dans ce silence
à présent
ma matière entr'ouverte ce matin
par la charrue des pères
transpire
c'est la vie qui nous veut
bandant dans le bayou
bouquetin de nos jours
sur le névé du songe
comme la vie déborde
je sens le clapotis
heurter mes flancs
je vis de frottements
l'écume se forme alentour
je pense à votre cul
je lisse mon visage
nuit et jour la machine sensationnelle
oh jus des demoiselles
intenable
l'amour est pire que l'or
tremblons sur la vaste prairie où paissent nos chimères
tremblons sur la vaste prairie où paissent nos chimères
inspecteur du lieu d'ancrage du désir
par les trous de la machine
je jette des regards
je veux de ma propre chair
éprouver le bien
je désire sensation pointues
sur mon cerveau antique
comme un sexe affuté
à travers de la gaze
aux lieux de ma naissance
aux prémisses de mon souffle
je me transporte alors
par la montée du feu
aux lieux de ma naissance
aux prémisses de mon souffle
je me transporte alors
par la montée du feu
dans ce troisième lieu de sang de nerfs de lait
besace pleine de joie de rires et de bonheur je chante
l'animal règne en maître
confond le prédateur
embrouille gibier
foutre fèces et urine
sur plancher du regard
je vais à pas de loup
dans la pénombre chaude
ça tire vers le fond
et je sens tout là-haut bouger la corolle
intoxiquée
je nous fabrique de sève
de chiffons arrachés aux jupes
des nuages et au courrier des Dieux
par la coulée de brume glissant sur mon granit
sur l'épaule de pierre de mon amour charnu
je vibrionne d'aise
voilà le grand charriot qui passe
par le grand frottement
des entrailles et du rêve
je m'allume un grand feu
buisson humain
je me tords sur la rive
belles idées aux entrailles
j'enfile chaque seconde
au grand cadran de vie
l'heure est celle que je veux
c'est ainsi mon amour
par ce retrait en soi qui fait les loups efficaces
alors que des Cieux tombent des tombereaux de nerfs ;
je me retrousse la mousse sur les paupières et dis
"ce jus humain sous la treille
personnage du remord
dans ton avoine dorée
lave sur l'échine de pierre
tes veines alarmes
à la truelle
ne va pas te dénoncer
ne change… ne charge pas le chalut
de trop fumantes panses
et mets toi ce plantoir dans l'œil
le monstre s'humidifie
sur l'échiquier baveux
à l'entrée du palais
je lâche les commandes
quand au cerveau je vois
vous et moi dans leurs jus
on voit bien la matière
on la suit du regard
(ce monstre à trois étages)
"ne vous dérangez pas
on va mettre dans l'enclos
la boule sulfureuse...
dans ce hasard de sable
et de flocons de neige
je suis un homme malade
n'écoutez pas ceci d'un air d'indifférence
mon âme est navrée de douleurs"
insensé je ne voyais pas
la finesse de cette femme
sur l'oreiller du désir infini
dans un tunnel de chair
dans son enclos sous la pluie
dans la poitrine d'un loriot
dans le cortège des chants
le long du mât invisible
peu à peu la chair s'installe
par la fourrure officielle du renard et de l'aimée
dans le vaste lit au ciel
par la sente des douleurs
je répands dans votre luxe
un feu de toréador
et je me sauve alors par des mots
du tout-venant
dans votre antre de gazelle
mon aimable giboulée
je vous courbe sous la tonnelle
je ne veux pas me défaire de cet ancrage dans l'azur
de ma montée en granit, de cette condensation
de moi, de ma production de lait
je voudrais chaque jour être au rendez-vous du solide
et du durable
mais quel grand bazar de filles
quel grand bazar de filles
lent travail sur la dune
et le plus dur de nous, le plus irréductible
séparé par glaciers en deux rochers distincts
nous démontre la poisse
nous vivons donc ainsi
emballés dans du stuc
ça pue la ménagerie
en attendant la mort
nous inventons des jeux
"frères humains qui vivez
après nous
je vous le dis saintement
prenez le ventre
amen
se murmure à l'embouchure
des souillures
les jolis princes défigurés
amen"
je bois de vous je vous dis
et vois au regard chair
de celle qui se prend
ma vigueur tendre à l'œuvre
noueuse force à moi
sur la plaine de lait
suce le capuchon
de celui qui s'ébroue
sous tes jupes de paroles
j'entends des chants d'oiseaux
par ma vigueur de bouc
je retourne ta matière, ma gelée
fraîche source
et je me vois désolé de parier sur ton cul
pour entrevoir le ciel
je cherche la voix rauque inconnue
qui s'élance, alors que je me vois
enfiler la matière
dans l'aube de vos yeux
j'entends venir du fond
roulant parmi les os
bousculant nerfs tendons
traversant tendres chairs
je vois le râle épais
s'ouvrir en parachute
- dans la nuit étoilée
où ronronne Vénus -
je suis dans votre rêve
et vous dans mon échine
géométrique envie
qui me décloue de là
je brise nos faïences par
mes mots orduriers
et en apprenti saint
se roule souriant
grillant par votre allure
voilà.
je tire le monde, et le ciel
et vos yeux.
pivoine aux larges feuilles
je retourne la terre
dévoile votre regard
le filet de salive
la joie d'être liquide
brillant en mille poses :
"croyez-vous qu'on va garder
ce beau temps
oh je le crains
c'est malheureux
qu'on nous laisse
tout ce temps pour penser à ça"
"allons vers les malabars
il paraît que la courbe de la terre
nous surprendra par sa chute soudaine"
"ah bon, c'est quoi cette connerie
de voyageur immobile"
la peine pré natale
me tient comme une bête
aux jarrets à toute heure
et je pars en fumée
par la douleur sans nom
qui dématérialise
et ce rot dans l'espace
cette pauvre vie de nous
dans un silence affreux
de faunes oublieux
"tirer sur la machine… holà !
les rêves veulent de l'eau… que faites vous bordel,
on crève dans la nature, les plumes éparpillées.
Bordel - cessez-le-feu - la machine ne peux plus suivre"
elle m'emportait alors
au gré de la succion
vers le barrage d'eau
nu dans un recoin d'août
sur la lèvre du jour
dans un hoquet d'extase
elle m'emportait alors
au gré de la succion
en mouflon de granit
figé dans la moraine
j'entendais le murmure
d'une louve amoureuse
(cajolant ses petits
au cœur de sa matrice)
oh chaine de montagnes
je rainure et puis meule
et pouce et puis rabote
et nous voilà bon pain
et farine à croquer
je refais les racines de mon âme
les voiles de mon désir, la déco de mes rêves
en sueur de fou
vers le barrage d'eau
au gré de la succion
je suis bien là
tu es bien là, lapin ?
tu es bien là, lapin ?
lapin ? tu es là ?
je répète :
les voiles de mon désir, la déco de mes rêves
vers le barrage d'eau
au gré de la succion
qu'est-ce que t'en dis, lapin ?
tu te retournes et te rendors, lapin
et ben moi aussi, je me retourne et me rendors
et si par hasard une hirondelle
dans son bagout de fin de nuit
veut me tirer du réduit ouateux
je suis le chat de la Fontaine
un hussard bleu un soir de bringue
dans son haut-col
haut dans sa fraise
je ne supporte plus la folle ronde
des insomniaques qui veulent rafistoler
le monde
le flot baveux de ces corneilles
Dieu nous en garde
je suis le chat de La Fontaine
je montre mon cul aux gueux
quelques instants plus tard
près du panier de ménagère
où j'avais laissé trainer ma queue
ils entassaient dis donc mon cher
des serpillières et des œufs
des poux dressés et des vipères
des genoux cagneux et du riz
de la brandade et à piston une
trompette de faux-cul
ne laissons pas trainer ma chère
vos œufs jolis
vite à l'affaire...
"quelles nouvelles du jour
ma mie, il fait grand beau !?"
tout explose à mire fleurs
un bandit calabrais à la courte figure
m'a promis ce matin
de me faire roi du monde
attendu qu'il fallait d'abord
lui expliquer ma vie
je n'aime pas me laisser
emmerder par ce genre de connard
sa gueule a fait des bulles
depuis je dors bien mieux
c'est à recommander
charognage à vue de nez
alors que l'onde pure
à l'ombre d'un canigou
très grand nous parlait
de tempêtes hormonales
de poulettes en furie
on s'est cassé fissa
à recommander
je reprends
charognage à vue de nez
alors que l'onde pure
à l'ombre d'un canigou
très grand nous parlait
de tempêtes hormonales
de poulettes en furie
on s'est cassé fissa
c'est à recommander
quelques conseils avant de partir en
vacances d'août
dans un roulis
dans l'embarras
si faire des choses singulières
façon de dire ne m'oublie pas
autour du cou
cette prière
"ange du ciel
emporte moi
emporte moi
à tire d'aile
au pur royaume de la joie"
des idioties qui nous libèrent
sot tu étais
sot tu seras
"ne venez pas nous emmerdez
en Auvergne"
touriste-honni
reste chez toi
lapin, lapin, encore quelques bonnes nouvelles
- idée du jeu à la cuillère
prendre un bon, mais alors un bon dindon dijonnais
pas trop du genre à sa mémère
pas nécessaire d'être castré
ça leur aigri le caractère
couper à la karatéka
réduire le tout en mayonnaise
ail et citron etc.
et devinez quoi ?
à la moutarde de Dijon
pour dindon à la dijonnaise
on fait quoi donc à ses nichons ?
pas avant douze ans
supporte mal la mayonnaise
pour dérider le bambin
faites-lui un trou de balle à la place du nez
cirer les pompes aux nuages
peu donner de l'urticaire
soignez l'imprudent
au pipi de dromadaire
en intraveineuse
au baratineur de cochon
ce sera du pipi de chèvre
au biberon
proverbe
"quand la Mado renifle
c'est qu'elle y a attrapé"
...nous sommes en 1451...
tout est pur pour le pur
pourri pour le pourri
juge-moi s'il te plait
d'après mes ennemies
ce personnage
m'emprisonne dans ma
propre misère
entre vice et vertu
c'est le vide qui brille
quand je pense à tes fictions
quadripolaires de rêveuse acharnée
je cherche des images
qui tombent lentement
on se laisse prendre ou non par
ses instincts contradictoires
je veux te "foutre par l'oreille"
auvergnate d'amour
amour est une chose
qui descend de cheval
amour est donc un genre
qu'on refuse à sa mère
amour est une aurore
en doux sourire de fille
amour, c'est ce goudron où patine ton âme
y'a-t-il un sous-sol
l'extraction semble impossible
tunique entr'ouverte sur la vie des choses
salive et sucette sur mes chaines hertziennes
se disputent, avides, mon reste de temps
allons sur l'enclos vide
(où tu serres les fesses)
nous sommes ainsi faits
de stupide matière
nous avons de l'eau
nous avons du sang
mais au fond des bois
où la vie appelle
nous restons de marbre
comme des gisants
copeau de bois mort
est jeté dans l'âtre
je sais tout cela
dure un court instant
je vous désire donc
il est temps ma chère
mon origine paysanne me prédestine au souvenir
nous sommes notre langue
c'est la fin de tout. Adieu
je sens dans ma nature
une écoute estropiée
j'entends une musique de vapeur et de pus
de nectar et d'eau
au plus profond des tripes
dans le bol de mes os
en rossignol idiot
je chante le martyr
on me porte sur l'onde
on m'arrache aux genêts
on me fait d'une tige
et puis on me défait
je chante avec manière
désespéré d'une forme
une charrue d'écume
une poitrine de vers
une poignée d'yeux hagards
je me glisse
m'applaudis
le long des franges d'eau
dans mes hautes braies de pierre
je passe mon tourment
je fouette
mon frère d'alcool
je vois le jus de tous
et n'en crois pas mes yeux
on viole comme jamais
je scrute chaque voix
je m'asphyxie de mots
alors que le renard s'endort
(gavé de freux)
tiens, j'ai retrouvé le style
je déterre les clefs
colibris de misère
on ne sait plus vouloir
grand attelés aux jougs
on ne sait plus vouloir
grand méhara blessé
tapote le haut de l'œuf
de ta cuillère de bois
oui je me sens heureux
de n'aître pas tout à fait
installé sur la chaise froide
des souvenirs
alors que passe la secouriste
à peine foutue
d'une heure
je ronronne à l'ancienne
passe le grand cortège
de mots morts
des regards et des yeux
par ce mimétisme de boyard
et de preux
je me mijote un style
de chat huant
de pie voleuse
de fou furieux
je débusque des fruits poilus
des perles à l'intérieur
je m'apaise en purgeant
pour déblayer l'enclos
"saisis le vol de fouines…"
je vois en mauvaise part
cette engeance
ce corniaud
"saisis le vol de fouines…"
dormir, dormir, dormir
non, allez en route
adieu, adieu les amis
Dieu vous garde
"le soleil n'est plus à sa place
mais tous font du commerce"
il y a quelque chose de très lourd
dans la valise
ce n'est pas normal…
la ville est endormie
l mère d'un petit oiseau
est morte
peut-être trouverez-vous
quelque chose à rajouter
quel sale type
comment est-ce possible
un parapluie
oui on va la jeter dans un couvent
que pourrions nous faire
d'une romantique
vient l'heure où
on dirait qu'il fait plus clair
est-ce trop tard pour commencer
est-ce trop tard
tais-toi et mange ce qu'on te donne
tais-toi
tais-toi !
tiens, elle a l'air un peu déçue
je respecte ta décision
amour phénix
incroyable
l'un parle
et l'autre pas
dans ton fantasme de veuve
je vais te montrer
qui je suis
"ah dis les filles la romance
au bord des choses
tiens je prends l'indifférence
on the rocks
l'indifférence s'il vous plaît
on the rocks"
je croise l'ombre que j'étais
ah dis les filles la romance
je croise l'ombre que j'étais
car me voilà d'une étoffe
qui ne supporte pas l'attente
pour tous nous voir chuter
ainsi que des cailloux
il faudrait éviter
toute pause cruelle
voilà la mort banale
dans ce matin des oiseaux
sous une dépression maternelle
la pluie avance jusqu'à la ville
"allez file ton père est au bois"
songes au plaisir que vous me faites
c'est bien le premier pas qui coûte enfin
sentez-vous que vous m'aimer
j'en prévois bien l'ennui
je déteste la vie je crains la banqueroute
mais je déteste ça aussi mon ami
ah si on a peur de l'amour des femmes
les choses inanimées ne peuvent pas suffire
la mer est impatiente
je t'aimais bien tu sais
elles pleurent comme elles pissent
fellation, sodomie, à la trique
je vous dis
à la trique
mais c'est assez marquise
c'est assez enfin
dans le wagon de queue
avec l'air sombre
enfin marquise
c'est assez marquise
c'est assez
contractant les viscères
par seule idée de vous
je me roule dans un corps
ouvert à tout propos
et par la laine vierge
qui vous sert de dortoir
je m'illusionne en bouc
je cherche dans l'esprit silencieux
des images
je décroche à la main
des pans entiers de moi
et trouve très excitant
de voir à l'intérieur
la poésie à géométrie vulgaire
mes jours d'été s'en vont
je veux m'approfondir
amoureux des grands fonds
descendre consciencieux
au plus chaud de mes chairs
et vous retrouvez-là
vous l'humide d'une vie
cathédrale de draps
nous laissons faire l'usure
englouti sans façon
dans la glue des remords
ce grand tournis des chairs
nous obscurcit les Cieux
sur ton lit naturel
de mousse et de baisers
viens remontons le temps
oui oui la porte est étroite
remonte
oui musicalement
remonte
je me sens perdu
je veux reprendre le chemin mais plus bas
je veux vivre en dessous
oui, en dessous de tout
un Lascaux murmurant
dans son jus matriciel
oui vous me trouverez en dessous
sous la mince couche
qui me sert de véhicule
(et hélas de matière)
vous me trouverez en dessous
vient odorante chose
suspendue près de nous
invisible fournaise
à l'intérieur du sang
j'ai senti une flamme
sur ma joue à l'aurore"
reculez donc ce char,
le foin va nous manquer
qui vient draguer profond
qui agite nos alluvions
nous voilà bien troublé
ô colombe
ô colombe endormie sur le
sommet du jour
votre ombrage m'a tué
ainsi vont les chevaux
vert lumière
sur les cotons filés de ma mémoire
la bête a senti le vent
puissant d'un fort bolide
tout retient mon sommeil, je vois
énervant le buis comme une chandelle
je vois dans la suie de mes nuits de veille
la même folie, sûrement
quelle tristesse de race
extracteur de bassesse
sur cette complexion
de lait, de béton et d'ortie
affleurent ça et là
poils pubiens et regards
dans gibecière de vent
volcan sous le sommeil
rire de vierge sur l'onde
pain brûlé de ce luxe, dents de squale en épines
remous et Moby Dick, vengeance des boyaux
j'ai vu parler un pont
j'ai bu à la sauvette
j'ai bougé tous mes os
en barbare averti, j'ai senti le vaisseau
qui mouille en moi quitter le port
"nous n'irons plus au bois, ma mie"
je ne suis plus sûr que les règles d'une bonne baise
soit celles de la politesse
on aime pour s'éprouver dirait-on
épreuve de jeunesse
nus on va aux entrailles
et on ne trouve pas celui
qu'on aime aimer
(car on s'aime surtout aimant)
sur le givre des yeux
on cherche le visage
et l'écho d'une voix
gouttelette, dans l'azur
par amour mes pensées se libèrent
en jus lacté de chèvre
joueur impénitent au Casino du Lac
libre dans mon horrible
nature d'astre galeux
"je chante, je chante soir et matin.."
mais quel esprit vous avez !
rivière noire que nous aimons
rimes plates, embrassées
manoir humide
sanglier
c'est votre erreur de souriceau
vous aimez la langue
des dieux
c'est quand même malheureux, non ?
c'est quand même malheureux
les efforts de l'objet
dans ce brouillard épais
je traverse le patio dallé
je me pleure dedans
un brouillard de pierre
tout parait virginal
je m'endors dans un nuage d'encens
voilà le nuage
voilà le nuage
et voilà la neige
et voilà la neige
c'est la matière éparpillée
(d'une femme qui aime)
nous regardons tomber
la sciure du rêve
et je pense c'est moi-même
qui tombe dans ma gorge
arrive des ours blancs
dans mon état mental
à l'ombre du pied de verre
de l'échafaud
des chats se prélassent
des ordures viennent heurter
mes flancs
il ne faut pas que je touche
aux organes de détection
nous sommes en 1451
je récapitule mes forces
nous sommes en 1451
mon requin blanc
vient découper ton mal
en tranches
file droit sur l'hélice
nous sommes en 1451
qu'on m'arrache au crochet
de ceux qui pensent
je lis dans ma matière noire
une araignée m'aspire
nous sommes en 1451
nous sommes en 1451
nous sommes en...
du bout de ça
je récapitule mes forces
et ne vois au désir
qu'une carriole vide
et puis ce n'est que çà
et puis ce n'est que çà
nous sommes en 1451
nous sommes en 1451
nous sommes en 1451
nous sommes en...
ah bon, les hommes sont tous des salauds ?
pourtant tu m'a choisi
ta névrose allait avec la mienne tu sais
30 % des femmes sont tuées par un amant rejeté
oui, les pouvoirs de séduction sont inégaux
tu as quelqu'un ?
dès le début j'ai senti que nous aurions des problèmes
tout est pur pour le pur
mais tout est pourri pour le pourri
ce personnage m'emprisonne
dans ma propre misère
nous sommes en 1451
en 1451
Perdu au bout de ça
Je récapitule mes forces
Et ne voie au désir
Qu'une carriole vide
Savoir trop en vouloir
Et puis ce n'est que ça
Et puis ce n'est que ça
On reste interloqué
La courte salopette
La feuille de laitue
Demandez donc aux autres
En s'en trouve lassé
Et puis ce n'est que ça
Et puis ce n'est que ça
Nous sommes en 1451
Nous sommes en 1451
Nous sommes en 1451
Nous sommes en ...
On voit un train de nuit
Des choses pénétrantes
Aubépine pour nous
Au calice d'ébène
Tout sent autour de l'œil
Et puis ce n'est que ça
Et puis ce n'est que ça
Petit dieu des viscères
Tes réflexes de loup
Va la machine aveugle
En ordre de bataille
La puissance d'herbe humide
Et puis ce n'est que ça
Et puis ce n'est que ça
Nous sommes en 1451
Nous sommes en 1451
Nous sommes en 1451
Nous sommes en ...
En ordre de bataille
Pour un sort de lentille
On range les outils
Dis ce n'est que ça
En cavalier mutin
Dans l'interstice étroit
Ah bon, ce n'est que ça
Va la machine aveugle
Aux limites du tuf
Voilà en faible voile
L'état de mon instinct
Mes parois se chamaillent
Et puis ce n'est que ça
Ah bon, ce n'est que ça
Nous sommes en 1451
Nous sommes en 1451
Nous sommes en 1451
Nous sommes en …