MuraTextes
FRENCH LYNX
Vite tu penses une chose
Tu penses son contraire
Tu passes ton temps à faire
Encore plus à défaire
Tu sens comme tout de toi
Ne prend plus la lumière
Tu sens comme tout de toi
Glisse sans fin vers la rivière
Dans la vie d’ici
Tu rumines au sextant
Tu te crois indigène
Mais tout est éboulis
File chanter dans la plaine
Tous sont encore esclaves
Tout est vain et cruel
Au temps que tout emporte
Rien ne tient le contre-courant
Dans la vie d’ici
Est-ce que tu connais ton french ?
Est-ce que tu connais le lynx ?
En cobra tricéphale
Sous les caresses bleues
Tu cherches Ventadour
Au cours des promenades
Tu vois la langue douce
Briser ce qui est beau
Je crois qu’il ne nous reste
Que la peau sur les os
Dans la vie d’ici
Le cœur est le cerveau
Petit talus de Lorraine
Corolle de lumière
Giroflée des moraines
Ventricule du cœur
Qui crache dans l’artère
Ma petite marmotte
Ne va pas t’engourdir tout l’hiver
Dans la vie d’ici
Est-ce que tu connais ton french ?
Est-ce que tu connais le lynx ?
FRANKIE
Que n'aurais-je pas fait
Pour Frankie
An 827
Dans la rivière de Casta-Ushi
J'ai parlé à la bête
Que n'aurais-je pas fait
Pour Frankie
An 1163
L'ordure leva le pont-levis
Mon cœur est mort de froid
Que n'aurais-je pas fait
Pour Frankie
J'ai suivi la femelle
En forêt de Bavière, à minuit
Je lui ai bouffé la cervelle
Que n'aurais-je pas fait
Pour Frankie
An 118
Abeille sur les monts des neiges m'a souri
Mon espérance est vaine
Que n'aurais-je pas fait
Pour Frankie
Les gars de mon espèce
Ne trouvent jamais de logis
J'ai dû porter la peste
Que n'aurais-je pas fait
Pour Frankie
Te souviens-tu ma belle
Quand le dernier bateau est parti
J'ai regardé le ciel
Que n'aurais-je pas fait
Pour Frankie
TARN ET GARONNE
Un incendie couve
En chacun de nous
À la porte de fer
Un satin pâle
Flotte en chacun de nous
Derrière l'écuyère
Quand Émilie
Vient me voir
Elle quitte sa Tour Eiffel
Quand Émilie
Vient me voir
Dans le Tarn et Garonne
Un homme vague
Rôde en chacun de nous
Au bord de la mer
Le temps passé
Fuit en chacun de nous
En chambres d'hôtel
Quand Émilie
Vient me voir
Elle quitte sa Tour Eiffel
Quand Émilie
Vient me voir
Dans le Tarn et Garonne
Un souterrain
Plonge en chacun de nous
Rejoint le mystère
Le fruit doré
Coule en chacun de nous
Sur la voie offerte
Quand Émilie
Vient me voir
Elle quitte sa Tour Eiffel
Quand Émilie
Vient me voir
Dans le Tarn et Garonne
LA PHARMACIENNE D'YVETOT
C'est quoi cette Corée du Nord
Ce Bengladesh, ces Açores
Sont-ce bien là
Raisons ma mie
Pour chialer dans la cuisine
Danemark serait-il en feu
Charlanne, déjà la grippe bleue
Sont-ce bien là
Raisons ma mie
Pour chialer dans la cuisine
Dieu quelle averse, quelle nuit
Sur la balustrade à Tahiti
Sur le fermage à Monaco
Ai-je raté le derby d'Epsom
Ma rentrée au Concert Mayol
Sont-ce bien là
Raisons ma mie
Pour chialer dans la cuisine
Voilà l'église du silence
Dois-je y passer de mort violente
Mais dites-moi enfin ma mie
Pourquoi dans la cuisine
Encore une affaire à Dantzig
Aux Dardanelles, à Mayerling
Attends le prochain Sarajevo
Pour chialer dans la cuisine
Lotus en sa sphère mentale
Se pense tigresse du Bengale
Ou pharmacienne à Yvetot
Si tu retournes à Arkhangelsk
Moi je me casse sous Périclès
Sont-ce bien là
Raisons ma mie
Pour chialer dans la cuisine
Pleine gouttière à Cordoba
Le feu ravage ta toundra
Voilà bien
Des raisons ma mie
Pour chialer dans la cuisine
Fleur d'abricotier, tout t'ennuie
Ta vie heureuse, ses orgies
La pharmacie à Yvetot
Après Cheyenne, il y a Capone
Ne compte plus sur l'US Airborne
Voilà bien
Des raisons ma mie
Pour chialer dans la cuisine
LE CHANT DU COUCOU
Le vent chaud soufflait d'Espagne
Sur les toits, sur les coteaux
Grand vent mènera la pluie
Se rassurait le roseau
Je marchais vers les bruyères
Au loin guettait le taureau
Cornes prises dans la lumière
Je marchais dans la montagne
En ce joli mois de mai
Le vent chaud, un vent d'Espagne
Me ramenait le passé
Je prenais vers Fontsalade
Pour tremper mes mains dans l'eau
Mille myosotis bavards
Soupiraient "Dieu qu'il fait chaud"
Je montais par la clairière
Au belvédère des mouflons
Je foulais d'un pas moderne
Le chiendent et le mouron
Un coucou en haut d'un hêtre
Reprit sa drôle de chanson
Vas-tu te taire, sale bête
Tais-toi, tais-toi
J'attendais la nuit venue
Près du lac j'attendais
Puis j'allais me baigner nu
Dans l'eau noire des regrets
L'air embaumait quelle fièvre
Au loin guettait le taureau
Cornes prises dans les ténèbres
Ma nature reste fidèle
À ce que j'aimais un jour
Et moi nature
Je reste fidèle
À ton amour
INTERROGE LA JUMENT
Sur la terrasse, sous les cimes
À l'heure où le festin se termine
Sur la terrasse, sous les cimes
Satan est heureux
Il a régalé ses convives
Sur la terrasse, sous les cimes
Où règne le diable à sa machine
Sur la terrasse, sous les cimes
Mais qu'attends le ciel pour nous foudroyer
Ces novices
Mon dieu, que tu es méchant
Quel malheur pour les enfants
Non tu manques de jugement
Interroge la jument
Sur la terrasse, sous les cimes
Après la bidoche et le sublime
Sur la terrasse, sous les cimes
Satan est heureux
Il a une nouvelle famille
Sur la terrasse, sous les cimes
Où le tout moderne s'agglutine
Sur la terrasse, sous les cimes
Satan est heureux
Il ouvre une nouvelle usine
Mon dieu, que tu es méchant
Quel malheur pour les enfants
Non tu manques de jugement
Interroge la jument
Sur la terrasse, sous les cimes
Où tout est bien pesé on t'assassine
Sur la terrasse, sous les cimes
N'y a-t-il plus de ciel pour nous foudroyer
Ces novices
Mon dieu, que tu es méchant
Quel malheur pour les enfants
Non tu manques de jugement
Interroge la jument
TOUS MOURUS
Le boucher s'est pendu
À ce qu'on dit
Hier au coin de la rue, derrière la mairie
La crémière n'a rien vu, c'est bien triste tout ça
V'là que le boucher est mouru
Qu'est-ce qui nous a fait ça ?
Le paysan s'est noyé
À ce qu'on dit
Dans le purin qu'il devrait épandre aux Veillis
L'homme tuera l'homme comme dit le gars de Bagnols
V'là que paysan est mouru
Qu'est-ce qui nous a fait ça ?
Le garde chasse s'est pendu
Vers Chambourguet
On l'a retrouvé nu bien amoché
Ça va pas là-dessus mais quel temps de malade
V'là que le garde chasse est mouru
Qu'est-ce qui nous a fait ça ?
Le curé s'est mordu
Curieux hasard
Le buraliste est cocu mais ça n'a rien à voir
Pour le boucher on ne sait pas, dieu quel abattoir
V'là que le curé est mouru
Qu'est-ce qui nous a fait ça ?
La boulange est foutue
Ça ne tient pas
Les braves gens ne viennent plus, on ne sait pas pourquoi
J'irai voir la mer, voir les Pyrénées
V'là que la boulange est foutue
Qu'est-ce qui nous a fait ça ?
LA CHANSON DU CAVALIER
Je ne retrouve pas la fin
De la chanson du cavalier
Non plus que narcisse et jasmin
Mon cœur a oublié
Tout m'afflige par ce chagrin
Sans nouvelles de ma bien aimée
Il y avait narcisse et jasmin
Son cœur m'a oublié
Car je vis
Pour les plus hautes amours
Et je chante
À la plus haute des tours
Oui mais sans ton amour
Que pourrais-je chanter ?
N'y aurait-il pas de fin
À la chanson du cavalier
Il y avait narcisse et jasmin
Quand tout a commencé
Je vois une mêlée d'indiens
Sous un grand ciel délavé
Embaument narcisse est jasmin
Au vallon détrempé
Car je vis
Pour les plus hautes amours
Et je chante
À la plus haute des tours
Oui mais sans ton amour
Que pourrais-je chanter ?
Me suis-je perdu en chemin
Où sont marguerites des prés
Où poussent narcisse et jasmin
Ton cœur m'a oublié
Le crime n'est plus incertain
Sur les traces du cavalier
Sans plus de narcisse et jasmin
Que pourrais-je chanter
Car je vis
Pour les plus hautes amours
Et je chante
À la plus haute des tours
Oui mais sans ton amour
Que pourrais-je chanter ?
NUIT SUR L'HIMALAYA
Comment va l'amour
Comment va le temps
La chose à rebours
Comment les enfants
Comment va le jour
Comment vont les gens
Comment va la chose
Vers le ruisselet
Toujours le désir
À longue portée
Comment va le rêve
Vers le ruisselet
Je rentre du peuple
Je n'ai rien trouvé
Je ne saurais plus
Dans cette mer nagé
Comment vont la lyre
Et le tambourin
Farder le langage
Oui l'épervier vient
Comment va le ventre
Comment le tétin
Toujours nous voilà
Le pire du troupeau
Toute chose étouffe
Le murmure des flots
Walking in the coal mine
Tu reviens du ciel
Qu'aurais-tu appris
Qui veut nous ravir
L'éternelle envie
Comment va l'amour
L'honneur et la vie
Les cuisses d'amour
Par l'amour saisies
Comment va le cœur
Comment va l'envie
Comment va la nuit
Sur l'Himalaya
Porte sur l'esprit
Comment la vie va
Toujours des travaux
Dans cette maison
Quelque gloire de France
Sert de risée
Chacun dans ce monde
Est un prisonnier
Nous tenons nos chefs
Au mépris complet
Malgré les caresses
Fermes et répétées
Tout est d'impuissance
Et de fausseté
L'esprit religieux
Vient d'un monde faux
Comment va l'amour
Comment va la peau
Walking in the coal mine
Tu reviens du ciel
Qu'aurais-tu appris
Qui veut nous ravir
L'éternelle envie
MORITURI
Ça fait des semaines
Que la chose traîne
Tradilalila
Ne fais pas comme ça
Tu ne m'aimes pas
Non ne le dis pas
Cesser de sourire
La manie est prise
Tradilalila
Ça ne me va pas
Si la chose te va
Non ne le dis pas
Y a-t-il encore du monde sur le quai
Qu'est-ce que tous ces gens aiment regarder
Y a-t-il encore des morts sur le pont
Mais qu'y a-t-il encore
Un monsieur arrive
Pose sa valise
Tradilalila
Quel regard il a
Une seule chose lui va
Non ne le dis pas
Bientôt l'aube est prise
Nue sous la remise
On fait ça comme ça
Tradilalila
Pour éclaircir ma voix
Non ne le dis pas
Y a-t-il encore du monde sur le quai
Il n'y a plus personne le sang a séché
Y a-t-il encore pauvre cœur à moi
Mais qu'y a-t-il encore
Que dis-tu courage
Marre de ce voyage
Tradilalila
Plions ça fissa
Comme tu y vas
Non ne le dis pas
Roule encore une nuit
Roule sur la mélodie
Tradilalila
Jusqu'à l'infini
L'amour est parti
C'est toi qui l'as dit
Appelle Cathy j'ai rien à manger
Appelle Cathy elle seule peut m'aider
Appelle Cathy
Appelle pour moi
Appelle Cathy
LE CAFARD
J'ai eu le cafard
C'est quoi le cafard ?
Difficile à dire
C'est comme un buvard
Qui te boit la joie
Te prépare au pire
C'est un animal
Qui fait un carnage
Chez les colibris
En Haute-Savoie
Face caméra
Coupez
Jardin négligé
J'ai quitté Angers
J'ai préféré fuir
Sans fin le brouillard
Les pensées amères
Venaient me séduire
J'ai eu le cafard
Tête musicale
N'a pas su tenir
Pente de l’Etna
Face caméra
Coupez
Saignant jour et nuit
J'ai quitté Roissy
Pour sauver ma vie
Par quelques neurones
J'aspirais des hommes
À cheveux violets
J'avais de guingois
Mon regard d'un noir
Regard meurtrier
En Haute-Savoie
Face caméra
Coupez
Enfant lamentable
Sève de malade
Jamais de progrès
Routes élevées
Idée d'infini
En être drogué
J'ai eu le cafard
Soupirer les choses
Mais sans les changer
Pente de l’Etna
Face caméra
Coupez
J'ai eu le cafard
La chose sacrée
Ne m'est pas destinée
Ma tête de sang
Qu'on jette au panier
Des guillotinés
J'ai eu le cafard
Mais sans rien changer
En Haute-Savoie
Face caméra
Coupez
Courage viril
Où en es-tu donc
De tes âneries
Suaire flottant
Pris dans les buissons
Que fais-tu, ami ?
Amour de ma vie
Reprends le bébé
Étouffe ses cris
En Haute-Savoie
Face caméra
Coupez
J'ai eu le cafard
C'te beauté fatale
Pour les gens paumés
Sa bottine noire
En quelque manière
Ma tête écrasait
Je suis en Bretagne
Je reprends haleine
À la dérobée
Île de Bréhat
Face caméra
Coupez
Île de Bréhat
Coupez
Face caméra
Coupez